La Présidente
Associations d’usagers d’Île-de-France
Mesdames, Messieurs,
Je vous écris en tant que Présidente d’Île-de-France Mobilités, instance collégiale regroupant outre la Région Île-de-France, les sept départements franciliens et la Ville de Paris.
Les transports publics franciliens ont continué à fonctionner pendant les confinements successifs pour maintenir l’activité du pays et en particulier de la région Île-de-France, cœur économique avec 30% du PIB et 9,5 millions de déplacements quotidiens en transport collectifs, malgré des pertes financières considérables.
Ils ont traversé la crise via le financement d’Île-de-France Mobilités, qui a amorti le choc et couvert les pertes des opérateurs de transports.
L’État a refusé d’accorder des subventions pour combler les pertes d’Île-de-France Mobilités en 2020 et 2021, et lui a attribué une avance de 2 milliards d’€, dont le remboursement commence dès 2023.
Ce soutien laisse Île-de-France Mobilités dans une situation financière très tendue depuis la fin de la crise du COVID.
Comme vous le savez, le gouvernement nous demande de préfinancer l’exploitation des quatre lignes de métro du Grand Paris Express, les transports des jeux olympiques et paralympiques et ce sans aucune recette supplémentaire, à rebours des engagements écrits d’Edouard Philippe début 2020 et des recommandations des rapports parlementaires successifs (Carrez, Carrez-Savary, Duron) et des missions de l’IGF, du CGEDD et de la cour des comptes.
Cette décentralisation au milieu du gué prive Île-de-France Mobilités de l’autonomie sur la perception de ces recettes, en l’empêchant de moduler le taux du versement mobilités, qui représente pourtant 50% de ses recettes.
Depuis des mois, nous avons proposé à la Première ministre et au ministre des transports toute une série de propositions qu’ils ont balayées d’un revers de main : baisse de la TVA, hausse du versement mobilité des entreprises, transformation en subvention de la dette Covid, taxe de séjour sur les hôtels de plus de quatre étoiles etc.
A ma demande, les collectivités vont faire un effort sans précédent, en augmentant de 7,5% leur contribution, ce qui apporte 100 M€ de ressources nouvelles (51M€ de la Région ; 30M€ de la Ville de Paris ; 8M€ des Hauts-de-Seine ; 4M€ de la Seine-Saint Denis ; 3M€ du Val-de-Marne ; 2M€ des Yvelines et près d’1M€ chacun pour l’Essonne, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne).
C’est un geste majeur dans le contexte contraint dans lequel évoluent l’ensemble des collectivités territoriales. En conséquence, tout le reste du besoin de financement 2023 doit à ce stade être financé par les seuls voyageurs.
C’est socialement totalement inacceptable pour nos concitoyens et ce serait une faute écologique dans un contexte où certaines lignes restent en grande souffrance, où notre réseau a besoin que l’on poursuive l’effort de modernisation et où la dégradation du climat social à la RATP plonge Paris dans le chaos.
L’heure est grave car malgré toutes mes tentatives pour obtenir de l’Etat de nouvelles recettes, le blocage du gouvernement dessine la voie d’un Passe Navigo à 90€, soit 20% d’augmentation.
C’est pourquoi je vous demande, de mobiliser tous les moyens à votre disposition pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités sur cette question et lui demander d’inscrire dans le projet de loi finances 2023 les recettes fiscales nécessaires, afin d’aider à réduire le plus possible la facture pour les usagers franciliens.
Je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de ma très haute considération.
Valérie PECRESSE
Mardi 6 décembre 2022 de 19h à 21h30 Complexe sportif Jean Guimier, 15 rue pasteur 93230 Romainville (arrêt de bus 322 : Sente des mares)
Suite aux derniers temps de concertation, Est Ensemble, les villes de Noisy-le-Sec, Romainville et Montreuil ainsi que le Département se sont appuyés sur les contributions des habitants pour proposer des scenarios définissant les grandes orientations d’aménagement des abords du tramway (espaces verts, équipements, logements, etc.) pour penser une ville plus écologique et plus agréable à vivre.
Venez découvrir et donner votre avis sur les différents scénarios des 5 secteurs qui composent de l’étude :
Un premier temps de présentation sera suivi d’un temps de déambulation libre entre différents stands, pour recueillir vos avis et vos retours sur les scénarios d’aménagement proposés avant qu’ils ne soient soumis à la validation des élus.
Vous trouverez sur le site internet d’Est Ensemble https://www.est-ensemble.fr/etudeT1
Vers un pass Navigo à 90 euros? Comme annoncé ce mardi, le prix du pass Navigo va bien augmenter dès le 1er janvier 2023. Il ne devrait toutefois pas atteindre la barre symbolique des 100 euros, comme cela était redouté.
Deux possibilités ont été évoquées cette semaine: une légère augmentation pour arriver à 80,80 euros par mois ou une augmentation qui ferait passer le tarif mensuel à 90 euros. Afin de permettre de limiter l'augmentation du prix du pass navigo, Valérie Pécresse, président d'Ile-de-France Mobilités, attend notamment un geste de l'Etat et un financement supplémentaire dans le projet de loi de finances 2023 actuellement en débat au parlement.
La présidente de la région francilienne souhaite que le versement mobilité soit lui aussi revu à la hausse de 7,5%, une disposition que seul le gouvernement peut prendre. Si le versement mobilité, une taxe pesant sur les entreprises de plus de 11 salariés pour financer les transports, n'augmente pas, "c'est le pass à 90 euros" dès 2023, a-t-elle insisté.
Or le Sénat a rejeté ce mercredi soir toute augmentation des recettes d'Ile-de-France Mobilités, "malgré la grave situation que connaît l'autorité organisatrice des transports", annonce le groupe communiste à la région Ile-de-France.
"Ces amendements viennent d’être rejetés par la droite sénatoriale avec un avis défavorable du Gouvernement", détaille le communiqué.
Réclamée à gauche, cette augmentation a divisé la majorité sénatoriale de droite. Les propositions d'une augmentation de 5% avancées par les sénateurs LR Philippe Tabarot et centriste Vincent Capo-Canellas ont finalement été repoussées par 121 voix "pour" et 208 voix "contre", rapporte l'AFP.
"On ne doit pas se mettre d'accord sur le dos des entreprises, qui financent à 50% la mobilité transport, parce que personne ne veut entamer le dialogue", a protesté Philippe Dominati (LR).
La présidente de région a évalué à 950 millions d'euros les surcoûts d'exploitation des transports franciliens en 2023 en raison de l'explosion prévisible des tarifs de l'électricité. En parallèle est pointée une offre dégradée en raison de défaillances des opérateurs.
"On parle de la vie quotidienne de millions de personnes, au risque d'accidents et même de jacqueries", a alerté l'écologiste Daniel Breuiller.
"Les normes pour les bêtes ne sont pas respectées", a renchéri Sébastien Meurant (LR).
Sur le banc des accusés, le gouvernement. "Ce que je regrette dans tout ça c'est qu'on a l'impression que l'Etat est ailleurs", a déclaré Roger Karoutchi (LR), souhaitant qu'une partie des avances remboursables consenties face au Covid-19 IDFM se transforment en dotations.
"Vous ne pouvez pas que garder la responsabilité de nommer le PDG de la RATP, de nommer le PDG de la SNCF, mais en parallèle de ne pas financer", a-t-il ajouté.
Le groupe de gauche, qui charge également la politique de Valérie Pécresse, prévient que "la hausse sera très vraisemblablement proche de 15 euros par mois, sans nouveau dispositif d’urgence d’ici le 7 décembre 2022".
Le groupe en appelle "à la responsabilité du Gouvernement et à la Première ministre". Les élus régionaux de gauche souhaitent organiser un rassemblement contre la hausse du prix du pass Navigo, le 7 décembre prochain à 9 heures, devant l'hôtel de Région où sera votée la hausse tarifaire.
Mesdames, Messieurs les Sénateurs franciliens,
Nous nous permettons de vous contacter car les transports publics d’Ile-de-France vont mal. Depuis 2020, ils font face à plusieurs crises : crise de la fréquentation avec le Covid et les nouvelles habitudes de travail, crise de l’offre avec les pénuries de personnel et un profond malaise social à la RATP, hausse des coûts avec la crise énergétique…
Ces dégradations sont subies dans toute l’Ile-de-France, mais leurs effets sont encore plus forts quand on s’éloigne de Paris car l’offre y est moins dense et les itinéraires alternatifs y sont moins développés qu’à Paris.
Ce contexte dégrade l’offre de transport et génère un trou financier significatif. Il ne peut y avoir de retour à la normale sans commencer par rétablir les comptes d’Ile-de-France Mobilités.
Alors que les usagers franciliens subissent depuis plusieurs mois ces dégradations, il nous paraît indispensable de conserver des tarifs raisonnables.
Un plan a été proposé pour mettre à contribution les entreprises et les collectivités locales et équilibrer la contribution de chaque financeur (chacun augmenterait sa contribution d’environ 7%). Cela conduirait à des hausses de tarif substantielles (le passe Navigo passerait de 75 à 81€) et difficiles à justifier à l’usager dans le contexte dégradé actuel.
Cependant, si cette hausse était accompagnée d’un plan robuste de retour à la normale sous 6 mois et d’une poursuite de la régénération de l’infrastructure, il pourrait être expliqué à l’usager, en tenant compte du fait que le passe Navigo n’a pas augmenté depuis août 2017 et que l’inflation cumulée depuis cette date s’élève à 10-11%.
Ce plan de sauvetage des transports publics nécessite que les entreprises franciliennes augmentent dans la même proportion leur contribution via le Versement mobilité. L’exécutif régional propose de moduler l’augmentation du taux selon les secteurs, sans variation pour la grande couronne.
Nous vous demandons de voter l’amendement cijoint (ou toute autre amendement ayant le même objectif). Sans cette contribution et sans autre aide, les tarifs augmenteraient de 20% ou plus début 2023 : ce serait un véritable choc pour ceux qui font l’effort d’utiliser un moyen de transport écologique et cela aurait un effet dévastateur en créant un motif supplémentaire d’éloignement des transports collectifs pour de nombreux publics.
Après les craintes sanitaires et alors que les pannes sont toujours aussi nombreuses, ce n’est vraiment pas le signal à envoyer. Ce serait par ailleurs extrêmement mal vécu par les usagers qui attendent leur bus ou leur Transilien 45 minutes, montent dans des métros bondés et subissent toujours autant de pannes sur le RER. Vous êtes les parlementaires des territoires et des collectivités locales.
Nous comptons sur votre appui pour une solution raisonnable et équilibrée pour remettre financièrement sur pied les transports franciliens.
Nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs les Sénateurs, l’expression de notre considération distinguée.
Arnaud Bertrand, président de l’association Plus de trains Marc Pélissier, président de la Fnaut Ile-de-France.
Voici un courrier de Valérie Pécresse concernant l'offre de transport et la situation financière d'IDFM
Longue de 19,6 kilomètres et ayant 37 stations, la ligne 9 du métro parisien relie Pont-de-Sèvres à Mairie de Montreuil. Elle est la troisième ligne la plus fréquentée du métro parisien, avec 450 000 voyageurs par jour, derrière la 1 et la 4.
Les stations ayant la plus forte fréquentation sont Havre-Caumartin et Nation. Les stations ayant le plus grand nombre de voyageurs montants sans correspondance sont Marcel Sembat et Mairie de Montreuil, indique Mohamed Chihi, directeur de la ligne 9 à la RATP.
Cette forte fréquentation explique l’intervalle de 1 minute 50 entre deux trains en heure de pointe, laquelle nécessite un carrousel de 59 trains, ainsi que le fait que la ligne 9 soit à 100% de l’offre nominale demandée par IDFM.
Pour réaliser le service, 750 agents sont affectés à la ligne 9, dont 320 conducteurs répartis sur deux attachements, Porte-de-Saint-Cloud et Mairie de Montreuil. La durée du tour sur la ligne étant élevée, 2 heures, les services sur la ligne 9 prévoient au maximum 3 tours dans la journée de service. A noter que « la ligne 9 n’est pas en tension sur le nombre de conducteurs nécessaires à sa production », précise Mohamed Chihi.
Depuis plusieurs années, la RATP a engagé un programme de modernisation de la ligne 9, lequel comprend plusieurs mesures. L’une des plus visibles pour les voyageurs s’avère être le renouvellement du matériel roulant. Depuis 2015, la ligne 9 est équipée de 75 rames MF 01, qui dispose d’une climatisation, d’un système d’informations voyageurs ainsi que de fonctionnalités innovantes dont celle de pesée des voyageurs, afin de pouvoir connaître en temps réel la charge des trains au PCC de la ligne.
Justement, le PCC de la ligne a également fait l’objet d’une modernisation et d’un renouvellement total. Mis en service le 8 mars 2020, il offre les fonctionnalités classiques d’un PCC (TCO mural numérique, régulation du trafic …) et la commande des terminus, pour l’instant toujours effectuée en local depuis les terminus, va rejoindre en 2023 le PCC, les postes de travail étant déjà prévus dans la salle d’exploitation.
Dans la salle du PCC, se trouve également le PCS (Poste de Commande des Stations), dont la raison première est le service aux clients. La philosophie générale du PCS est que « le client n’est jamais seul ». C’est en effet au PCS que les appels des bornes d’assistance aux voyageurs arrivent, et sont traités par les agents.
Ayant également accès aux images des caméras de vidéoprotection, le PCS peut venir en soutien d’un agent de station et a également en charge la télésurveillance à distance de l’ensemble des équipements des stations. Les agents du PCS sont également en charge de la diffusion des annonces dans les stations en cas de situation perturbée, qui doit être extrêmement réactive, puisque le contrat RATP-IDFM impose qu’en cas de survenue d’une perturbation, une annonce doit être réalisée aux voyageurs cinq minutes après la survenue de la perturbation.
Un autre point majeur de la modernisation de la ligne 9 s’avère être le déploiement d’Octys sur la ligne. Sa première version a été déployée en 2015, mais la version finale d’Octys sur la ligne, dénommée Octys VB 2 dans le jargon RATP ou Octys type 1, sera mise en service « le 16 août 2023 » indique Mohamed Chihi.
Cette mise en service nécessitera une interruption du trafic de l’intégralité de la ligne pendant quatre jours durant le week-end du 15 août. La future version d’Octys sera identique à celle de la ligne 5, c’est-à-dire avec un report de la signalisation latérale en cabine de conduite et un cantonnement virtuel basée sur la localisation en temps réel du train.
Les avantages du système étant un gain en sécurité ferroviaire et sur le débit des trains. En ce moment, des interruptions ponctuelles de la ligne ont lieu certains dimanches, afin de réaliser les multiples tests nécessaires à Octys, au moyen d’un train bardé d’équipements de mesures et sorti du parc nécessaire à l’exploitation.